Une servitude volontaire dès la grossesse

Allaitement, portage, « cododo », écoparentalité… Pour les adeptes du maternage proximal, le respect des besoins de l’enfant doit commencer dès la naissance, et même avant.

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Ce phénomène s’assume de plus en plus volontiers dans les forums, blogs et autres lieux d’échanges entre parents : de plus en plus de parents dorment avec leur bébé. Une petite révolution dans un pays où la psychanalyse a longtemps condamné cette pratique. Avec le portage en écharpe et l’allaitement maternel, qui a progressé à la naissance de 45,6 % en 1995 à 67 % en 2017, le « cododo » forme le trépied des pratiques de « maternage proximal » de plus en plus répandues et revendiquées.

Renouer avec des pratiques ancestrales

Exigence écologique et aspiration au naturel semblent en premier lieu justifier cette tendance. Pour Daliborka Milovanovic, militante du maternage proximal, pas question de parler « d’éducation positive », un terme qu’elle juge trop normatif et moraliste. Elle lui préfère « écoparentalité », qui n’implique pas qu’un objectif de développement optimal du bébé : « Il me semble que toute pratique qui favorise la relation mère-enfant, telle qu’une naissance sans violence ou un allaitement au sein, permet un meilleur lien entre tous les membres de la famille. » Cette façon de prendre soin du nouveau-né se présente aussi comme une alternative à tout ce qui est perçu comme une industrialisation de la naissance et du petit enfant, qu’il s’agisse de l’accouchement à l’hôpital – vu comme une usine à bébés – ou de l’éducation collective en crèche et à l’école. À l’inverse, ces militants préfèrent prendre exemple sur les sociétés traditionnelles, qui ne s’encombrent d’aucun matériel de puériculture et où les bébés restent avec leur mère tant qu’ils ne sont pas sevrés.